
La croissance de la zone euro sort de son accalmie et le PMI atteint son plus haut niveau depuis 29 mois
Ce qui ressort de ce rapport, c'est l'ampleur de l'amélioration. L'Espagne a une fois de plus pris la tête du peloton avec une valeur composite d'environ 56, continuant à être la grande économie la plus dynamique de l'Union européenne. L'Allemagne, que beaucoup considéraient comme coincée dans un piège de faible croissance, a surpris à la hausse avec une lecture proche de 54 - sa plus forte depuis environ deux ans et demi - grâce à un secteur des services plus dynamique et à un ralentissement de l'industrie manufacturière. L'Italie et l'Irlande ont également connu une expansion confortable. Seule la France a brisé cette tendance positive, en glissant sous la ligne des 50 points qui sépare la croissance de la contraction, et en freinant ainsi ce qui aurait pu être un résultat encore plus impressionnant pour la zone euro. L'image qui se dégage est celle d'un bloc qui croît à des vitesses différentes, mais qui croît néanmoins.Investing.com+1
Le moteur, cette fois, était les services. Après des mois au cours desquels les usines ont stagné ou se sont à peine améliorées, c'est l'indice d'activité des services qui a atteint son plus haut niveau en 17 mois, soutenu par la plus forte augmentation des nouvelles affaires depuis environ deux ans et demi. Cela montre que la demande ne provient pas seulement des stocks ou des dépenses publiques, mais aussi de clients réels qui passent de vraies commandes. L'industrie manufacturière, quant à elle, semble avoir surmonté le pire : l'indice PMI de l'industrie manufacturière de la zone euro est revenu sur la ligne des 50, ce qui indique une stabilisation plutôt qu'une nouvelle contraction. Pour les décideurs politiques à Francfort, c'est exactement le mélange qu'ils attendaient - des services qui restent dynamiques sans faire remonter l'inflation, et une industrie qui cesse d'être un frein.Investing.com+1
Cette amélioration s'accorde parfaitement avec les données les plus dures. Le PIB de la zone euro a augmenté de 0,2 % au troisième trimestre, soit un peu plus que ce qu'attendaient les prévisionnistes, et ce, sans l'aide de l'Allemagne ou de l'Italie, qui ont toutes deux stagné. La France a enregistré un gain trimestriel étonnamment robuste de 0,5 %, montrant que même les économies confrontées à l'incertitude politique ou fiscale peuvent encore produire de la croissance lorsque les conditions extérieures s'assouplissent. Si l'on met cela en parallèle avec un PMI au plus haut depuis 29 mois, le message est que la reprise n'est pas spectaculaire, mais qu'il est de plus en plus difficile de la considérer comme un accident statistique.Financial Times
La politique monétaire donne de l'espace à cette reprise. L'inflation globale étant désormais proche de l'objectif de 2 % de la Banque centrale européenne, cette dernière a maintenu son taux directeur à 2 % pour une troisième réunion consécutive. Cette pause n'est pas seulement une décision technique ; elle indique que le conseil des gouverneurs est globalement satisfait du rythme de la désinflation et qu'il est prêt à laisser respirer l'économie réelle. Un environnement de taux plus stable réduit l'incertitude financière pour les entreprises et soutient les sociétés de services qui sont actuellement le moteur de la croissance. À condition que l'inflation continue de se comporter correctement, les données PMI rendent plus difficile l'argument en faveur d'un nouveau resserrement ; au contraire, la balance des risques évolue lentement vers un assouplissement en 2026 si la croissance parvient à rester positive.Reuters
Cela ne veut pas dire que la zone euro a résolu ses problèmes structurels. La divergence entre une Allemagne qui se renforce et une France qui se contracte est réelle, et elle a une incidence sur la confiance, le commerce et la coordination budgétaire. La croissance de l'emploi dans l'industrie manufacturière est toujours à la traîne, même si l'emploi total dans l'Union européenne a augmenté au rythme le plus rapide depuis 16 mois. Le bruit politique - qu'il s'agisse des budgets, de la politique industrielle ou des chocs extérieurs - peut encore entamer rapidement le moral des entreprises. Toutefois, un indice PMI largement supérieur à 50, basé sur de meilleures commandes et une activité plus large dans le secteur des services, est exactement le type d'indicateur précoce qui tend à se manifester avant une série plus convaincante de hausses trimestrielles du PIB. Les entreprises disent aux enquêteurs qu'elles sont plus occupées. Historiquement, c'est une bonne chose à croire.Reuters+1
Sources : Investing.com ; Reuters ; S&P Global / HCOB PMI releases ; Financial Times coverage of Q3 euro zone growth. Financial Times+3Investing.com+3Reuters+3