
L'UE envisage un pacte transatlantique pour contrer la pression chinoise sur les terres rares
La Chine, longtemps le maître incontesté de la production de terres rares, venait juste d'étendre son réseau de restrictions. De nouveaux éléments ont été ajoutés à la liste, les raffinements ont été placés sous surveillance et les fabricants de semi-conducteurs se sont retrouvés face à un nouveau gant de contrôle. Le timing était délibéré, précédant un dialogue de haut niveau entre les présidents Donald Trump et Xi Jinping.
De Bruxelles, le commissaire européen au commerce est arrivé avec des mots qui ont coupé court aux formulations polies de la diplomatie. L'Europe, a-t-il déclaré, n'acceptera pas d'être liée par les leviers arbitraires de Pékin. Autour de la table, les ministres ont décrit ce moment comme une conjoncture critique - un test de la capacité du bloc à agir avec unité et poids : Les limites imposées par la Chine aux exportations avaient désorganisé les chaînes d'approvisionnement mondiales. Les constructeurs automobiles, les fabricants de batteries et les sociétés d'électronique ont cherché des solutions de remplacement jusqu'à ce que des accords temporaires avec Washington et Bruxelles permettent de surmonter le pire de la crise. Toutefois, ces accords temporaires ont permis de gagner du temps, mais pas de garantir la sécurité. Les ministres des finances du G7 devaient se réunir dans les jours qui suivaient, et un sommet transatlantique par vidéo était déjà en cours d'élaboration. L'objectif n'était pas une simple rhétorique mais un front stratégique - aligner les politiques, partager les informations et rappeler au monde que l'interdépendance économique n'est pas forcément synonyme de soumission.
Dans le même temps, les émissaires européens se préparaient à dialoguer avec Pékin. Après tout, la diplomatie reste un langage auquel l'Europe croit encore. Le ministre danois des affaires étrangères, s'exprimant avec une conviction tranquille, a préconisé une double approche : fermeté sans témérité, solidarité sans hostilité. L'Europe, a-t-il rappelé à ses pairs, reste le plus grand bloc commercial de la planète, un géant qui oublie trop souvent sa propre force.
De l'autre côté de l'océan, la première impulsion de Washington a été plus brutale. La Maison Blanche a lancé l'idée de droits de douane de 100 %, ce qui a fait trembler Wall Street et les marchés mondiaux. Les responsables européens, méfiants à l'égard de l'escalade, préféraient une approche plus délibérée, susceptible de renforcer la pression sans fracturer le système qui soutient encore leur prospérité. L'Europe, qui s'est longtemps contentée de s'appuyer sur les importations pour ses fondements technologiques, est désormais confrontée à la dure réalité : l'autonomie ne s'improvise pas. Des discussions ont été entamées au sujet d'entreprises communes du G7 pour extraire, raffiner et traiter des minerais essentiels hors de portée de la Chine.
Il faudra des années - peut-être une décennie - pour que de tels projets portent leurs fruits. Pourtant, le message de Pékin est sans ambiguïté. L'horloge a commencé à tourner et chaque retard se traduit désormais par une vulnérabilité. Le défi de l'Europe n'est plus celui de la prise de conscience, mais celui de la volonté : agir assez vite pour compter, mais assez sagement pour durer.
Source : Reuters via Investing.com (14 octobre 2025)
Source : Reuters via Investing.com (14 octobre 2025)